Solutions pour l’accès à l’eau potable au Cameroun

L’absence d’eau potable a des conséquences profondes sur la santé des communautés camerounaises, en particulier sur celle des enfants. Ce problème est aggravé par des facteurs socio-économiques et environnementaux, entraînant une série de défis sanitaires et de développement.
Impacts sur la santé des communautés et des enfants
Maladies hydriques
L’accès limité à l’eau potable est directement lié à la prévalence de maladies hydriques. Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables. Selon les données, les maladies diarrhéiques causées par la consommation d’eau contaminée représentent la deuxième cause de mortalité chez les enfants dans le pays. Environ 315 000 jeunes vies sont perdues chaque année à cause de ces maladies, qui sont souvent exacerbées par des conditions d’hygiène insuffisantes[3][4].
Les infections intestinales dues à l’eau non potable peuvent entraîner des épisodes fréquents de diarrhée, ce qui affecte non seulement la santé immédiate des enfants, mais aussi leur développement à long terme. Les enfants qui subissent plusieurs épisodes de diarrhée avant l’âge de deux ans peuvent souffrir de malnutrition et de retards de croissance[3]. En effet, l’Organisation mondiale de la santé estime que près de 50 % des cas de dénutrition sont liés à des infections causées par l’eau non potable[3].
Retards de croissance et développement cognitif
Le manque d’accès à une eau potable sûre contribue également à des retards de croissance physique et cognitive chez les enfants. Des études montrent qu’un quart des retards de croissance dans le monde sont attribués à des diarrhées chroniques causées par l’absence d’eau potable[3]. Les enfants qui ne reçoivent pas une nutrition adéquate en raison de maladies liées à l’eau peuvent éprouver des difficultés scolaires et un développement émotionnel altéré, ce qui a un impact durable sur leurs perspectives d’avenir.
Techniques pour améliorer l’accès à l’eau potable
Pour remédier à cette crise, plusieurs techniques et approches (qui seront approfondies dans de prochains articles) peuvent être mises en œuvre :
1. Formation au traitement de l’eau
Former les communautés locales au traitement et à la filtration de l’eau est essentiel. Cela inclut des méthodes simples comme la potabilisation par rayonnement solaire (SODIS) ou l’utilisation de filtres[4]. Sensibiliser les populations aux dangers de l’eau non traitée peut également réduire les risques sanitaires. Le chlorure, souvent sous forme de chlorure de sodium (sel) ou de chlorure de calcium, est souvent utilisé pour désinfecter l’eau et éliminer les agents pathogènes responsables de maladies hydriques. Une formation sur l’utilisation du chlorure permet aux communautés d’apprendre comment désinfecter efficacement leur eau. En utilisant des solutions chlorées, les populations peuvent réduire considérablement le risque d’infections hydriques.
2. Développement d’infrastructures durables
La construction d’infrastructures telles que des forages, des puits et des systèmes d’adduction d’eau est cruciale. Par exemple, le projet visant à installer un réseau de distribution d’eau potable dans les villages isolés peut réduire considérablement le temps nécessaire pour accéder à l’eau[5]. L’utilisation d’énergies renouvelables, comme les systèmes alimentés par panneaux solaires pour pomper l’eau, est également une solution viable dans les zones sans électricité[5].
3. Gestion intégrée des ressources en eau
Mettre en place une gestion intégrée des ressources en eau peut aider à optimiser l’utilisation et la conservation de cette ressource précieuse. Cela implique la réhabilitation et l’extension des stations de traitement d’eau existantes, ainsi que le renforcement du réseau de distribution pour minimiser les pertes dues aux fuites[4].
4. Initiatives communautaires
Encourager les initiatives locales pour la conservation et la gestion des ressources en eau peut renforcer la résilience des communautés face aux pénuries. Cela inclut la promotion de pratiques agricoles durables qui préservent les sources d’eau et améliorent la qualité du sol.
Conclusion
L’absence d’eau potable au Cameroun a des impacts dévastateurs sur la santé publique, en particulier pour les enfants qui souffrent le plus. Les maladies hydriques nuisent non seulement à leur santé immédiate mais compromettent également leur développement futur. Pour faire face à cette crise, il est impératif d’adopter une approche multifacette qui combine éducation, infrastructure durable et gestion intégrée des ressources en eau. Des initiatives comme celles menées par Awaken Destiny peuvent jouer un rôle crucial dans cette lutte pour assurer un avenir sain aux générations futures au Cameroun.
Sources:
[1] https://africa24tv.com/cameroun-la-camwater-en-quete-dinnovation-pour-ameliorer-lapprovisionnement-en-eau
[2] https://iussp.org/fr/event/paper/acces-l%E2%80%99eau-et-sante-des-enfants-dans-les-villes-d%E2%80%99afrique-subsaharienne-cas-du-cameroun
[3] https://washmatters.wateraid.org/sites/g/files/jkxoof256/files/le-manque-daccs–aux-toilettes-et–leau-potable-un-facteur-de-malnutrition-.pdf
[4] https://sdgs.un.org/sites/default/files/2023-03/MUA%20-%20kouassi%20Ngoran.pdf
[5] https://www.pseau.org/outils/actions/action_resultat.php?ac%5B%5D=3133&tout=1